Messages : 29 Date d'inscription : 13/11/2015 Age : 27 Localisation : Perdue entre mes devoirs et mon bouquin
Débutant Bonnie Flinfletcher | Sujet: [Recueil de nouvelles] Nouvelles du monde imaginaire Jeu 25 Fév - 18:14 | | Bon et bah voilà mes petites nouvelles ! Il y aura plusieurs thème/sujets abordés donc je les mettrais entre parenthèses quand ce sera nécessaire à côté du titre de la nouvelle comme ça vous ne lirez que celles qui vous intéressent ^^ Bonne lecture ! ~♥ - Apprends moi à vivre - thème de société : l'apparence:
Encore une de ces journées qui ne servent à rien qui commence. J'en ai assez. Machinalement, passez sa main dans ses cheveux pour leur mettre du gel. Remettre sa chemise correctement. Avoir la classe sans faire trop coincé ou intello. Toujours sourire aux filles mais ne s'occuper que de sa copine. Sortir avec ses ''potes''. Ceux qui n'hésitent pas à vous cracher dessus dès qu'ils sont avec les autres pour se faire bien voir. Mais ce n'est pas grave, ce sont les potes. C'est comme ça que ça fonctionne. Monter dans sa voiture, brancher la radio. Toujours avoir de la musique, c'est la seule chose qui permette de ne plus penser à ce monde pourri. Aller au lycée, à l'université, finir ses études brillamment. Avoir une bourse même. Rendre ses parents fiers. Faire comme si on avait déjà tout fait : coucher, fumer, se droguer, sortir en boîte. Avoir trente copines à la fois sans même en avoir une seule. Être cool. Ne pas faire tout ça en même temps. Pour rester en bonne santé. Manger des fast-food à ne plus savoir quoi faire d'autre qu'une indigestion avec les amis mais faire un max de sport à côté et manger sainement, pour ne pas être malade. Je ne vis pas aujourd'hui, c'est mon impression. Je ne survit même pas. Je ne suis qu'un avatar, la personne que je montre. Mais au fond, je hurle. Ce n'est pas moi. Je ne passe pas ma vie sur les jeux vidéos, je dois réviser pour avoir de bonnes notes, je veux réussir ma vie, trouver une femme simple et gentille, avoir des enfants. Être heureux. Mais je n'ai pas le droit de le dire. Le mariage c'est ringard. Les filles c'est bien en coup d'un soir. Les enfants c'est une erreur, jamais de la vie ! Je ne suis qu'un avatar. Pourtant je ne voudrais plus l'être.
J'ai rencontré quelqu'un. Pas dans le sens couple. Non, j'ai rencontré quelqu'un. Comme ça, par hasard. En fait, je la connaissais déjà, elle est dans ma classe. Personne ne l'aime à première vue. Elle est seule, toujours dans ses bouquins, ne se maquille pas. Pourtant elle prend soin d'elle. Une fois, j'avais une heure à tuer en cours de sciences et je l'ai regardée. Elle s'applique, elle est sérieuse. Elle sourit tout le temps. Elle à même réussit à détendre son binôme hyper stressé (le premier de la classe) et ils ont rendu le meilleur travail. Elle a fait sa part là où tout le monde aurait laissé l'autre faire. Elle a les cheveux très noirs et bouclés. Longs. Attachés dans une queue de cheval – serrée. Parfois c'est une queue de cheval lâchée. Elle a des lunettes qui lui mangent le visage de façon adorable tant elles sont grandes mais ça lui agrandit encore plus les yeux, comme les filles dans les mangas. Elle est belle en fait. Elle n'a juste pas besoin de se peindre le visage et de montrer ses fesses et sa poitrine pour le qu'on le voit. C'est discret. C'est simple. C'est bien. Sur elle, le monde des apparences ne semble pas avoir de prise, pas comme sur moi. Je voulais la rencontrer. Je le voulais vraiment. Et je l'ai rencontrée.
Ça s'est passé simplement. On a été mis en binôme pour un projet en histoire. Naturellement, je me suis plains pendant une heure auprès de mes amis compatissants. Puis je suis partie la rejoindre chez elle. Elle ne pouvait pas rester au lycée pour travailler et il était (bien évidemment) hors de question qu'elle vienne chez moi en tant que non-populaire. De toute façon chez moi on n'aurait pas pu travailler correctement ; pas avec ma sœur et sa batterie, ma mère et ses envies de tout casser, mon père alcoolique et mes petits frères collés à la télévision. Ce n'est jamais calme chez moi. Je n'y passe que pour dormir. Chez elle, c'est grand, lumineux, mais modeste. Sa mère est accueillante, son père aussi. J'ai été surpris de les voir tous les deux chez eux. Quelques instants après, j'apprenais qu'ils travaillaient à domicile tous les deux, pour passer plus de temps avec leurs enfants. Elle a deux frères : un plus âgé, étudiant en droit, et un plus jeune de deux ans. Le jour et la nuit. Peut importe.
Sa chambre est une vraie bibliothèque. En fait, c'est même deux pièces séparées par un rideau qu'elle ouvre en grand pour faire un espace d'étude spacieux et confortable. C'est elle qui me l'a dit. J'étais impressionné : je n'avais jamais vu autant de livres pour une seule personne. Elle les a tous lus, j'en suis sûr. Et sur tous les sujets possibles. On s'est mis au travail. Rapidement, sérieusement. J'ai apprécié. Elle n'a pas battu des cils comme tant d'autres filles avant elle. Elle n'a pas croisé ses jambes de façon à les mettre sous mon nez ni n'a ouvert son décolleté au point que je vois ses sous-vêtements. On s'est juste installés dans de gros poufs confortables, on a regardé notre thème, on a discuté et on a choisit des livres et des sites pour construire notre exposé. On a fini rapidement. Et après on a juste discuté. On s'est revus plusieurs fois, pour répéter. Mais on a fait connaissance aussi. On a eu une bonne note. J'étais fier de moi et elle aussi. On était bien les seuls. J'ai recommencé à me plaindre d'une semaine de boulot avec un bourreau devant mes potes. Alors que j'ai jamais autant apprécié de faire un exposé d'histoire. La honte. Oui j'ai honte de moi. Et le pire, c'est qu'elle sait que je l'ai fait. Elle ne m'a rien dit, n'a fait aucun commentaire. Je ne sais même pas si elle m'a entendu me plaindre. Mais je sais qu'elle sais que je l'ai fais. Elle me connais. Elle me l'a dit :
« Je connais les gens dans ton genre. Superficiels, toujours attachés à leur apparence. Vous ne dites jamais ce que vous pensez réellement. Vous préférez rester dans votre monde de popularité. Tout ce qui compte c'est l'autre, le regard de l'autre ».
Ça m'a blessé. Parce qu'elle avait raison. Et j'en ai honte. Je ne veux plus vivre comme ça. Pourtant, chaque fois que je veux changer quelque chose, je retombe dans ma routine, dans mes habitudes. Et elle, elle me voit. Elle ne me juge pas, elle me regarde simplement. Parfois, je sens son regard sur moi. Je ne le croise jamais quand c'est elle qui me regarde, comme si elle savait exactement à quel moment j'allais relever la tête. Pourtant, quand moi je la regarde, invariablement, elle relève les yeux. Et je ne lis dans son regard qu'on sourire, oublié de ces instants que l'on a vécus ensemble.
Aujourd'hui, je me prends ne main. J'arrive au lycée. Mes amis me saluent. Je les ignore. J'ignore la fille qui me tourne autour depuis des semaines et que j'essaie de jeter gentiment. Je vais vers elle directement. Je lui prend la main. Je la regarde droit dans les yeux. Je n'ai pas mis de gel, ma chemise n'est pas superbement arrangé. Je suis moi. Tout simplement. Et en étant moi, j'ai trouvé le courage, le courage de lui demander.
« Apprends-moi. Apprends-moi à vivre comme toi, sans me soucier des autres ».
- Un invité inopportun - thème : couple:
Je n’y croyais pas. Mes parents l’avaient invité, lui ! Avec ses parents… Le repas était déjà bien entamé. Comme je m’y attendais, il s’entendait parfaitement bien avec mes sœurs… Moi, il avait dû me poser deux questions, à tout casser… Je ne me sentais pas bien. Je me levais et rejoignit ma mère dans la cuisine, ignorant le regard des autres.
—Man’… Je ne me sens pas bien… Je vais au calme un peu.
Elle hocha la tête en finissant de découper le gâteau. Je montais dans ma chambre, entendant ma mère expliquer ce qu’il se passait. Enfin dans ma chambre, je fermais la porte et m’allongeais. Regardant le plafond, je pensais, réfléchissais, ruminait… Soudain, j’entendis frapper. Je me redressais.
—Entrez !
Quelle surprise quand, au lieu de ma mère, je le vis entrer.
—Hey… désolé de te déranger…. C’est ma faute si tu es partie ?
Je fronçais les sourcils et secouais la tête.
—Non pas du tout, qu’est-ce qui te fais croire ça ? —Et bah…ta sœur a dit que c’était parce que je ne t’avais pas beaucoup parlé alors… désolé…
Il rougit un peu. Trop mignon… Je souris.
—T’inuiète. Je supporte mal le bruit et la chaleur en ce moment alors je m’isole. —Oh, je vois.
Il regarda autour de lui, silencieux. Il examina mes dessins, mes affiches, mes photos accrochées aux murs. Il regarda les titres des livres dans mes deux bibliothèques et sur les étagères, les noms des CDs et des DVD. Il était impassible. Pendant qu’il examinait mes murs, je le regardais. J’essayais de déchiffrer son expression, j’imprégnais mon regard et mon cerveau d’images, de détails de lui. Peu à peu, je vis un petit sourire en coin apparaître sur son visage. Il montra une photo.
—C’est toi ? —Oui, en sixième. —Tu as beaucoup grandi… —On ne voit que mon visage, comment peux-tu le savoir ? —A tes yeux. Aujourd’hui, ils contiennent autant, voire plus, de rêves qu’avant mais avec plus de maturité, de sagesse je dirais.
Je rougis.
—C’est gentil… mais je ne sais pas si c’est vrai.
Il me sourit et s’assied à côté de moi en continuant à regarder autour de lui.
—Tu sais quoi ? —Non, quoi ? —J’en ai appris plus sur toi en voyant tout ceci (il fit un geste englobant ma chambre) qu’en te parlant tout à l’heure. —Oh, et tu en dis quoi ?
Il se tourna vers moi, l’air sérieux, fixant son regard au mien.
— J’aime beaucoup ce que j’ai découvert… mais j’aimerais te connaître encore mieux…
Il s’était rapproché, un petit peu. J’étais captivée. Il se tut. J’attendais la suite, qui ne venait pas. Ou plutôt, pas en paroles. Délicatement, il posa ses lèvres sur ma joue, tout près de mes lèvres, juste à la commissure en fait. Ça dura trop longtemps pour que ce soit un accident. Mon cœur battait trop vite. Il me regarda à nouveau. Dans un souffle, je demandais :
—Pourquoi ?
Il ne me quittait pas des yeux.
—Une envie, comme ça….
Je fis un petit sourire amusé, espérant qu’il fasse vrai, même si je devais être rouge comme une tomate.
—Et tu suis souvent tes envies ?
Ses yeux me rendirent mon sourire et je vis qu’il haussait les épaules - du coin de l’œil, ne voulant pas rompre notre lien visuel.
—Ça dépend, si elles sont raisonnables oui. —Par exemple ? —Et bien, un bisou sur la joue, c’est raisonnable, je pense. Mais par exemple, là, j’ai très très envie de t’embrasser…
Il s’était encore rapproché de moi. Mon cœur accéléra quand ses mots atteignirent mon cerveau. Je chuchotais :
—Et ce ne serait pas raisonnable…
Il lâcha dans un souffle :
—Non…
Et il combla l’espace entre nous. Un feu d’artifice éclata dans mon cerveau alors que je fermais les yeux et des papillons s’envolèrent dans mon estomac. Il bougea doucement les lèvres, je le suivis timidement. Le temps se suspendit, plus rien n’existait à part ses lèvres qui brûlaient les miennes et enflammaient mon cœur. Soudain, une sonnerie stridente retentit. J’ouvris les yeux. J’étais seule, dans ma chambre. J’arrêtais mon alarme, dépitée que ça n’ait été qu’un rêve. Sur mes lèvres, il ne restait qu’une sensation agréable et dans mon cœur, un sentiment d’inachèvement.
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Messages : 29 Date d'inscription : 13/11/2015 Age : 27 Localisation : Perdue entre mes devoirs et mon bouquin
Débutant Bonnie Flinfletcher | Sujet: Re: [Recueil de nouvelles] Nouvelles du monde imaginaire Jeu 25 Fév - 18:19 | | |
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