Survivre dans cet idéal
pour atteindre ce qu'on espérait...
tout n'est qu'images
et fléaux
et idées
et pensées
il n'y a rien de juste
à faire le mal
pour le mal, pour le bien

Et on fuit les réalités
les bombes
tous les maux
On court dans les rues
alors qu'on aimait y marcher
mais plus rien n'est de même
Désillusion, perte, larmes de peur
de sang

Il n'y a plus aucune fierté
à se prétendre humain
Cons pour certains, monstres pour d'autres
pourtant les beaux discours
ne pourront recouvrir les corps ensanglantés
dans nos chers quartiers pavés d'histoire

Alors courons tous loin de ces rêves
d'intelligence, de calcul
fuyons tous vers la sagesse
le coeur, la tendresse
Tout ça
parce qu'au fond on cherche seulement
à vivre.

C'étaient de belles journées
que nous avons vécues
on riait sur tout
on se baladait en souriant
on s'offrait mille et une tendresses
C'était le vrai bonheur
de voir les gens bougons
dans les trains de six heures
les sales gosses tapant dans les cailloux
et les jeunes et les adultes
parlant de la vie comme d'une série d'obstacles sans fin
et les cafés cherchant leurs clients
les premiers métros arrêtant les voitures
le ciel s'éclairant avec le temps
les oiseaux s'éveiller douloureusement
C'étaient les vrais moments
les moments des râleurs
les moments des plaintes
les moments d'insouciance

C'étaient les temps d'avant
les joies dans les petites choses
les caprices des gâtés
la course après les minutes
pour pouvoir faire ce qu'on veut
les débats sans fin
les cris de colère
les pensées exprimées

Les gens parlaient...

Maintenant
il n'y a que le silence
Ce silence accablant, éloquent
sans sens et plein de sens
Maintenant
les gens bougons des trains ne boudent plus
les sales gosses sont devenus sages
les cafés sont fermés
le ciel s'éclaircit hors du temps
les oiseaux ne s'éveillent plus
Ce sont les pires moments
d'indifférence
Tout est fade
l'heure tourne mais plus nos cerveaux
des robots mécaniques
loin du temps et du bonheur
de voir ces vieux râleurs
à présent murés dans leur silence.